Par Laura Cicciarelli, Chantier de l’Économie Sociale (membre international du RIPESS Intercontinental)

Le RIPESS était présent à la 5e rencontre du Groupe Pilote international sur l’Économie Sociale et Solidaire (GPIESS) qui s’est tenu en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies le 25 septembre dernier à New York. Le GPIESS étant actuellement sous la présidence de la France, la rencontre a été convoquée par le Haut-Commissaire à l’Economie sociale et solidaire et à l’Innovation sociale du Gouvernement de la République française, M. Christophe Itier. La rencontre avait pour thème « L’économie sociale et solidaire : Source de création d’emplois et de cohésion sociale »

Lors de sa prise de parole, le RIPESS a réitéré sa position que l’économie sociale solidaire, avec ses principes fondamentaux de gouvernance démocratique et ses valeurs de solidarité, de justice sociale et de paix, est bien placée pour contribuer à la localisation des ODD. Devant le constat que l’une des faiblesses des Objectifs du Millénaire pour le Développement, avant 2015, était leur manque d’appropriation par la société civile, le RIPESS est d’avis que les ODD doivent être ramenés au niveau local afin que la société civile, les gouvernements locaux et d’autres partenaires aux niveaux régional et local puissent se les approprier.  Les entreprises et organisations d’ESS sont créées par l’action collective des citoyens pour répondre à un besoin dans leur communauté. Leurs racines locales les rendent « trop importantes pour échouer » et les rendent particulièrement résilientes en temps de crise, une caractéristique pertinente dans le contexte actuel. Chacune de ces entreprises et organisations s’adresse à au moins un des ODD, créant un réseau local d’initiatives ayant un impact global.

Le RIPESS a aussi souligné le travail du Groupe de travail Inter-agence des Nations Unies sur l’économie sociale et solidaire (UN Task Force on Social and Solidarity Economy) qui regroupe des membres (organisations des Nations Unies) et des observateurs (réseaux d’économie sociale et solidaire dont le RIPESS) et qui reconnaît le potentiel de l’ESS du niveau local au niveau mondial et constitue un allié majeur du mouvement. Il est important que l’ONU et les autres organisations internationales s’engagent à encourager les acteurs sur le terrain dans leurs projets, là où l’ESS prend son sens comme modèle économique viable.

Afin de pousser plus loin tous ces efforts, le RIPESS a exhorté lors de la rencontre que les États membres et les observateurs du Groupe Pilote à inclure l’ESS dans leurs rapports volontaires nationaux tous les quatre ans. Le groupe pilote et sa présidence sont bien placés pour suivre à la fois l’engagement et les progrès à cet égard. Le RIPESS a aussi demandé au GPIESS de se soumettre à un exercice d’évaluation afin de faire un état de l’atteinte de ses objectifs après 5 ans d’existence.

Finalement le RIPESS a souligné la présence d’initiatives, de projets et d’entreprises d’économie sociale solidaire jouent avec brio leur rôle de créateur d’emplois et sont réellement source de cohésion sociale. Le RIPESS est d’avis que l’heure est venue pour les pays du Groupe Pilote de porter la voix du mouvement de l’ÉSS au sein de l’arène internationale. Le RIPESS croit fermement que davantage de synergies et de collaboration sont nécessaires au sein du Groupe Pilote, mais également avec d’autres partenaires internationaux, tels que le Groupe de travail Inter-agence des Nations Unies sur l’économie sociale et solidaire, dont l’OIT préside actuellement. Comme toujours le RIPESS demeure disponible d’y contribuer de façon continue.