Lors de chacun des quatre webinaires « Au-delà de l’urgence Covid-19 » organisés par le RIPESS, il a été possible de découvrir différents projets locaux et communautaires qui apportent des solutions en pleine crise du coronavirus.

L’Économie Sociale Solidaire (ESS) n’est pas la construction d’alternatives futures. L’ESS est un mouvement qui propose déjà des solutions locales et communautaires dans le monde entier, qui mettent les gens au centre de la construction d’un monde plus juste, plus solidaire et plus durable.

C’était déjà une réalité avant le Covid-19, mais au cours des derniers mois, nous avons pu observer une multitude de projets et d’expériences locales qui ont permis d’offrir aux gens de véritables solutions dans des domaines tels que l’alimentation, les soins, la santé, la prévention et la communication, parmi beaucoup d’autres.

Dans chacun des quatre webinaires « Au-delà de l’urgence Covid-19 », différents invités spéciaux ont expliqué à partir de leur expérience différents projets locaux qui apportent des solutions au milieu de la crise du coronavirus.

Ainsi, différents exemples d’expériences de solidarité qui se déroulent dans différentes parties du monde ont été identifiés. Ce sont les actions qui ont été développées à partir du centre de la communauté, entre les voisins et qui ont mis la vie au centre à un moment où tout s’écroulait.

Portugal et Amérique latine

Comme expliquait Luciane Lucas lors du webinaire espagnol, par exemple, l’activisme, le dialogue et la résistance sont plus vivants que jamais au Portugal, où les stations de radio communautaires COVID ont été créées pour partager des opinions et des idées sur les (post)pandémies et construire l’idée de communauté. Elles sont devenu un lieu de rencontre pour les collectifs liés à des programmes féministes, antiracistes, etc.

D’autre part, les expériences de la communauté chilienne nous sont également parvenues d’Amérique latine. Ainsi, Beatriz Chocori du RIPESS LAC a expliqué une expérience locale d’échange et de vente de produits selon la valeur réelle qu’ils ont (trasquinto) et non celle donnée par le marché. M. Chocori a rappelé que cela avait déjà commencé il y a quelque temps au Chili, mais que cela avait été renforcé par les soulèvements sociaux de l’année dernière et, bien sûr, par cette situation de crise sanitaire.

Enfin, Salomón Sotelo a expliqué une expérience d’économie solidaire agraire en Colombie. Ce projet réalise un travail important sur le marché social en proposant de supprimer autant que possible l’intermédiation, qui rend les produits plus chers, en plus de rappeler l’importance d’acheter plus à proximité.

Afrique

Comme l’a expliqué Madani Coumare, président de RAESS – RIPESS Afrique dans le webinaire français, en général dans tous les pays africains il y a des personnes organisées qui produisent le matériel sanitaire (masques, gel etc.). En fait, selon M. Coumare, les organisations d’ESS font la promotion de produits locaux comme la création d’un gel désinfectant qui remplace celui vendu en pharmacie, qui peut coûter jusqu’à 50 euros.

Elise Pierrette Memong, membre du RAESS et du Conseil d’Administration du RIPESS intercontinental, a commenté plusieurs exemples qui se déroulent sur le continent. Elle a expliqué comment, au Burkina Faso, des « usines de troc communales » ont été mises en place pour faire face à la fermeture des marchés. Ou comme au Mali, plus de 100 000 masques faits à la main ont été produits, permettant ainsi la relance du secteur textile dans le pays, un aspect vraiment important.

Enfin, Elise Pierrette Memong a également évoqué le cas du Cameroun et des coopératives de producteurs de poivrons et de tomates. Ceux-ci envoyaient des produits en Guinée équatoriale, mais maintenant qu’ils ne peuvent plus le faire en raison de la fermeture des frontières, ils cherchent des méthodes pour conserver ces produits, comme la méthode de séchage, et d’autre part, ils ont réactivé le marché local au détriment du marché d’exportation.

Asie

Lors du séminaire en anglais, Wahyudi Anggoro Hadi a commenté l’histoire du peuple Panggungharjo à Jogja, comme une bonne pratique de réponse intégrée au Covid-19. Comme l’explique Wahyudi Anggoro Hadi, ce village a développé une application web grâce à laquelle ils ont pu atténuer les impacts économiques de la pandémie, grâce à une économie de collaboration, de solidarité et de partage.

Cette application a permis, d’une part, d’offrir une assistance clinique et un suivi par des bénévoles, grâce à un contrôle quotidien. Mais cette même demande a permis de mettre en contact les habitants du village qui avaient besoin de produits alimentaires avec la disponibilité des produits dans les magasins.

Ce ne sont là que quelques-unes des bonnes pratiques locales en matière d’ESS qui ont pu être entendues lors des quatre webinaires organisés par le RIPESS Intercontinental, dans le but de montrer la capacité de l’ESS à répondre aux défis posés par Covid-19.

Si vous n’avez pas pu assister aux webinaires à ce moment-là, nous vous invitons à regarder les vidéos de chacune des sessions :