Les organisations d’ESS de 13 pays d’Amérique latine se sont réunies pour œuvrer en faveur d’une économie fondée sur les relations économiques et sociales de coopération entre les êtres humains et avec la nature.

Écrit par Patricio Bravo V. MESSE, Comunication RIPESS-LAC.

Du 27 février au 2 mars, la VIIe Rencontre latino-américaine et caribéenne sur l’Économie Sociale Solidaire, promue par le réseau ESS Ripess LAC, s’est tenue au siège de l’Université nationale du Costa Rica (UCR), San José, Costa Rica. L’objectif de l’événement était de réactiver et de mettre à jour les approches et stratégies organisationnelles pour la promotion de l’Économie Sociale Solidaire (ESS).

L’événement a suscité un intérêt très important parmi les organisations et projets d’ESS en Amérique latine. Ainsi, 13 pays de la région étaient représentés avec des membres d’organisations et d’institutions qui travaillent pour une autre économie dans la région, centrée sur les intérêts de la personne et non du simple capital.

Les conférences, les groupes de travail et les séances plénières ont abordé des sujets tels que : production agroécologique, consommation et territorialité responsables, finance éthique, économie féministe et équité entre les sexes, commerce équitable, autogestion et équité économique, entre autres aspects abordés dans un échange dynamique des connaissances et des expériences enrichissantes.

Dans le cadre des nouveaux horizons de l’ESS, une analyse critique a été menée sur les facteurs qui déterminent la « sénilité » du capitalisme mondial et qui favorisent une nouvelle société, la lutte pour le contrôle des biens communs et publics et l’ouverture d’une démocratie économique, politique et sociale, l’état actuel de l’économie solidaire, les devises alternatives et leur rôle dans la construction des territoires souverains.

Lors de la cérémonie d’ouverture, le Recteur (E) de l’UCR a déclaré :  » nous reconnaissons les contributions de l’ESS dans la construction historico-culturelle de l’action, de la lutte, de vos efforts comme producteurs de pouvoirs et de connaissances et nous rejoignons une gestion démocratique participative pour le bien commun « .

Déclaration officielle

Le contexte actuel est celui d’une grande diversité de connaissances et de pratiques urbaines et rurales, qui résistent et construisent des relations humaines, sociales et économiques pour la vie et la défense solidaire de la nature. Compte tenu de cette réalité, la réunion a assumé plusieurs objectifs et engagements. Parmi eux :

  • Réaffirmer l’ESS comme une autre façon de faire de l’économie, centrée sur les personnes et en harmonie avec la nature.
  • Regagner et renforcer les pratiques communautaires de réciprocité et de coopération.Construire des processus d’autonomisation des initiatives d’ESS dans le processus de formulation des politiques publiques.
  • Renforcer les processus de développement territorial intégral et durable aux niveaux national et mondial.
  • Promouvoir l’intégration régionale de l’Amérique latine et des Caraïbes, en privilégiant la paix et l’autodétermination.
  • Défendre le respect du caractère pluriculturel, multiethnique et multilingue des peuples, en valorisant leurs connaissances ancestrales et leurs contributions socio-économiques, solidaires et réciproques.
  • Promouvoir, de manière active et durable, des pratiques et des politiques d’équité entre les sexes.
  • Déconstruire la colonisation du pouvoir dans les domaines du savoir, de l’économie et de la politique.
  • Éviter les industries extractives et la privatisation des biens communs.

A cette fin, les participants se sont engagés à élargir l’intégration et le dialogue entre les différents acteurs de l’ESS, avec d’autres mouvements connexes et transformateurs. En outre, ils ont également décidé de travailler à l’identification d’instruments, de méthodes et de systèmes qui améliorent les niveaux d’efficacité économique et sociale des entreprises solidaires, de leurs produits et services, dans le but d’améliorer la qualité de vie de leurs membres et communautés.

Assemblée régionale du RIPESS LAC

Parallèlement à la VIIe Réunion, l’Assemblée du Ripess LAC a profité de l’occasion pour se réunir et élaborer le plan de travail pour la période 2019-2020. Au cours de l’Assemblée, le Conseil directeur régional (CDR) a également été désigné. Ainsi, il sera présidé par Nicolás Cruz de la République dominicaine, avec Relinda Sosa du GRESP (Pérou) comme sous-coordinatrice et Alfonso Cotera comme secrétaire technique. Les Commissions thématiques mises en place et qui fonctionneront à partir de maintenant sont les suivantes : Organisation, Education, Genre et équité, Circuits économiques solidaires, Communication et Plaidoyer.