À l’occasion de la Semaine pour les femmes rurales, la souveraineté alimentaire et l’éradication de la pauvreté, RIPESS se joint à la campagne « Assez de dégâts ! Annulation de la dette MAINTENANT !
La dette illégitime, les politiques d’austérité et les modèles extractivistes imposés par le FMI, la Banque mondiale et les pays du Nord continuent d’aggraver la crise économique, climatique et sociale qui touche particulièrement les communautés rurales et les femmes du Sud.
Alors que les gouvernements consacrent plus de ressources au paiement des intérêts qu’à l’éducation, à la santé ou à l’alimentation, les femmes rurales soutiennent la vie : elles prennent soin de la terre, préservent la biodiversité et nourrissent leurs communautés. Cependant, la dette et l’extractivisme leur enlèvent leurs moyens de subsistance, leur temps et leur pouvoir de décision.
C’est pourquoi, depuis le RIPESS (Réseau intercontinental de promotion de l’économie sociale et solidaire), nous nous joignons à cette mobilisation mondiale pour exiger la justice économique, climatique et de genre.
Lisez et rejoignez la déclaration collective.
Une architecture économique qui aggrave les inégalités
L’architecture économique et financière mondiale actuelle — façonnée par les politiques fiscales, budgétaires, commerciales et climatiques — aggrave systématiquement les inégalités de genre et intersectionnelles entre les communautés avec lesquelles travaille RIPESS.
Ces dynamiques se manifestent sur plusieurs fronts interconnectés :
- Politiques fiscales et budgétaires préjudiciables. Les mesures d’austérité et la fiscalité régressive affaiblissent la capacité des États à financer les services publics et les systèmes de protection sociale. Cela affecte directement les femmes et les groupes marginalisés, qui dépendent de ces services pour accéder à la santé, à l’éducation, aux soins et aux droits fondamentaux.
- Dette et ajustement structurel. Les cycles d’endettement insoutenable et les programmes d’ajustement structurel imposés par les institutions financières internationales exigent des coupes budgétaires dans des secteurs essentiels. La dette est prioritaire par rapport à la vie, ce qui réduit la marge de manœuvre budgétaire nécessaire pour mener des politiques d’égalité, de justice sociale et de transition écologique.
- Commerce et extractivisme. Les accords commerciaux et les modèles extractivistes favorisent les grandes entreprises au détriment des économies locales. Cela érode la souveraineté alimentaire, affaiblit les pratiques agricoles durables et limite le pouvoir économique et politique des femmes dans leurs communautés.
- Crise climatique et exclusion. Les communautés les moins responsables du changement climatique — principalement rurales, autochtones et féminisées — subissent les impacts les plus sévères tout en étant systématiquement exclues des décisions relatives au climat et à la transition énergétique.
- Évasion fiscale et cercle vicieux de la dette. L’évasion et la fraude fiscales des entreprises drainent les ressources publiques, aggravant la dette et justifiant des politiques d’austérité qui réduisent les dépenses sociales et empêchent une action climatique efficace. Ce cercle vicieux touche plus durement les femmes et les communautés historiquement marginalisées.
Les femmes rurales : au cœur de la transition juste
Annuler la dette, c’est libérer les peuples du Sud du cycle de dépendance et d’appauvrissement perpétuel. C’est aussi une question de justice féministe et écologique, car la dette touche de manière disproportionnée les femmes et détruit les écosystèmes qui soutiennent la vie.
Les prêts conditionnels, la privatisation des services publics et l’expansion des projets extractifs poussent des millions de personnes vers la faim et la pauvreté.
Il ne peut y avoir de souveraineté alimentaire ni de transition juste tant que la dette continue d’étouffer nos économies.
Las mujeres rurales: en el corazón de la transición justa
Dans tous les territoires, les femmes rurales et les organisations de l’économie sociale et solidaire (ESS) construisent des alternatives concrètes :
coopératives agroécologiques, systèmes communautaires d’approvisionnement en eau et en énergie, réseaux de soins et économies locales basées sur la solidarité et la durabilité.
Elles démontrent que la transition juste commence par le bas, à partir des communautés qui sèment chaque jour l’autonomie et la justice.
C’est pourquoi nous exigeons des réparations et un financement public non basé sur la dette, afin de renforcer ces initiatives qui nourrissent la planète et prennent soin de la vie.
Découvrez les expériences et les luttes de celles et ceux qui, depuis leurs territoires, rendent possible la transition vers la souveraineté alimentaire grâce à l’économie sociale et solidaire (ESS).



Judith Hitchman: Tisser des ponts entre la souveraineté alimentaire et l’économie sociale et solidaire
Urgenci / RIPESS Europe
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Elise Pierrette Memong Meno: Sans les femmes pêcheuses, il n’y a pas de souveraineté alimentaire
RAESS / RESSCAM – Cameroun
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Souhir Inas : Des écosystèmes solidaires les oasis de Drâa-Tafilalet
Réseau Marocain de l’Économie Sociale et Solidaire (REMESS)
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Juana Anchiraico: De la Terre à la Marmite
Groupe Réseau d’Économie Solidaire du Pérou (GRESP)
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Sandra Moreno Cadena: Des semences de solidarité issues de l’ESS
RIPESS Intercontinental
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Ruby van der Wekken: L’alimentation comme bien commun, pierre angulaire du changement systémique
Coopérative alimentaire Oma maa
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Semaine mondiale d’action | 13-18 octobre 2025
Rejoignez les actions de la Global Week of Action (GWoA) et amplifiez les voix de celles et ceux qui soutiennent la vie.
Entre le 15 et le 17 octobre, nous coïnciderons avec la Journée internationale des femmes rurales, la Journée internationale pour la souveraineté alimentaire des peuples et la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, afin de dire d’une seule voix :Únete a las acciones de la Global Week of Action (GWoA) y amplifica las voces de quienes sostienen la vida.