Depuis le Québec (Canada), Gabrielle Payette-Bédard participe au Forum Nyéléni en représentant le Forum sur les systèmes alimentaires territoriaux (SAT) – Chantier de l’économie sociale. Son travail vise à rassembler des communautés, des organisations, des municipalités et des collectifs qui, à travers différents secteurs, cherchent à développer une vision intersectorielle de l’agriculture et de l’alimentation.

Partout au Québec, les réalités de la souveraineté alimentaire sont multiples : au sud, les terres fertiles sont menacées par l’urbanisation ; au nord, la chasse, la pêche et la cueillette demeurent essentielles à la vie des communautés. L’agriculture urbaine se développe dans les grandes villes comme Montréal et Québec, tandis que dans les régions rurales éloignées persistent des défis d’accès aux marchés, d’infrastructures et de prix justes.

Les défis sont nombreux : les ménages à faible revenu ont du mal à se procurer des aliments locaux et sains ; les semences indigènes et locales disparaissent ; les agriculteur·rice·s manquent de soutien pour engager une transition durable de leurs pratiques ; et la littératie alimentaire reste faible quant aux produits locaux, à la cuisine et à la conservation.

Face à cela, Gabrielle met en avant le rôle des coopératives et des organisations à but non lucratif, qui répondent aux besoins spécifiques de leurs territoires en mutualisant les ressources et en créant des partenariats avec les entreprises locales. À travers le Forum SAT, ils développent des plans d’action conjoints avec divers partenaires, produisent des fiches régionales pour mettre en lumière les forces et les défis, et organisent tous les deux ans un forum provincial réunissant les acteurs des SAT afin de partager des pratiques et renforcer le plaidoyer.

À Nyéléni, Gabrielle apporte l’expérience du Québec dans la construction de systèmes alimentaires territoriaux résilients, équitables et accessibles, et montre comment l’économie sociale et solidaire contribue à relier celles et ceux qui produisent et transforment les aliments avec celles et ceux qui les consomment, dans une logique de bien commun.