
Le 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, RIPESS Intercontinental dénonce une réalité qui persiste et s’aggrave : la violence contre les femmes n’est pas seulement physique ou psychologique. Elle prend aussi des formes structurelles, invisibilisées et normalisées, telles que la violence économique, la précarisation des soins et la privation d’autonomie.
Cette année, lors de la réunion de haut niveau pour commémorer le 30e anniversaire de la Quatrième Conférence mondiale sur les femmes, Beijing +30, tenue le 22 septembre 2025 à l’Assemblée générale des Nations Unies, il a été confirmé ce que les mouvements féministes dénoncent depuis des décennies : aucun des objectifs mondiaux en matière d’égalité de genre n’est en voie d’être atteint.
Selon ONU Femmes
708 millions de femmes sont exclues du marché du travail en raison des soins non rémunérés
1 femme sur 3 sera victime de violences physiques ou sexuelles au cours de sa vie
Les États dépensent 6 fois plus pour l’armement que pour l’égalité de genre
💜 Prendre soin n’est pas vivre libre
Notre campagne mondiale sur les soins a démontré une vérité fondamentale :
Lorsque les soins ne sont pas garantis, distribués et reconnus, ils deviennent un mécanisme de contrôle et de dépendance.
Le manque d’autonomie économique oblige des millions de femmes à rester dans des situations de violence et de violation de leurs droits.
C’est pourquoi, en ce 25 novembre, nous affirmons :
Reconnaître, redistribuer et revaloriser les soins est une stratégie clé pour éliminer la violence à l’égard des femmes.

Reconnaissance des soins dans les agendas mondiaux
La reconnaissance des soins comme un axe clé pour l’équité et le développement durable progresse au niveau international :
ODD 5.4 de l’Agenda 2030
Convention 189 de l’OIT (2011)
Résolution A/RES/77/281 (2023)
Cet objectif vise à « reconnaître et valoriser le travail domestique et de soins non rémunéré en fournissant des services publics, des infrastructures et des politiques de protection sociale et en promouvant le partage des responsabilités au sein du foyer et de la famille, selon ce qui convient au niveau national ».
Cette convention, sur les travailleurs domestiques, encourage les États à « prendre des mesures pour garantir la promotion et la protection effectives des droits humains de toutes les personnes qui effectuent un travail domestique ».
Cette résolution de l’ONU reconnaît le rôle de l’économie sociale et solidaire dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD) et dans la construction de modèles économiques durables et inclusifs.
Journée internationale des soins et du soutien (29 octobre)
Résolution de l’OIT sur le travail décent et l’économie des soins (2024)
La déclaration de l’ONU souligne que « le travail de soins dans le monde entier continue d’être caractérisé par l’absence de prestations et de protections, les bas salaires ou le manque de compensation, et l’exposition à des dommages physiques, mentaux et, dans certains cas, sexuels. Il est clair que de nouvelles solutions sont nécessaires sur deux fronts : en ce qui concerne la nature et la fourniture des politiques et des services de soins, et les conditions de travail dans le domaine des soins.
Ces efforts représentent un pas en avant vers la transformation de la répartition inégale du travail de soins entre les hommes et les femmes en une organisation plus égalitaire des soins, en promouvant la coresponsabilité sociale entre l’État, le secteur privé, les familles, l’économie sociale et solidaire (ESS) et la communauté (OIT, 2024, p. 2).
Ressources sur les soins dans une perspective de l’ESS
Ensemble, nous rassemblons des documents qui font déjà progresser la reconnaissance, la redistribution et la valorisation du droit aux soins dans l’optique de l’économie sociale et solidaire. Si des documents pertinents manquent, faites-le nous savoir à l’adresse suivante : info@ripess.org. Merci !



Publication qui vise à rendre visible l’approche du droit à la ville des économies diverses et inclusives, avec ses trois piliers : l’économie sociale solidaire, l’économie informelle et l’économie des soins.
Par : Plateforme mondiale pour le droit à la ville, RIPESS, Streetnet, WIEGO et Urgenci.
Document de mesures et de propositions pour progresser vers un modèle de soins qui place la vie au centre d’une perspective publique et communautaire.
Par : ekoSolFem, le groupe qui travaille sur la proposition féministe de REAS Euskadi
Outil pratique avec des contenus théoriques pour orienter l’action politique et contribuer à l’intégration de la perspective de genre dans le cycle des travaux publics.
Par : Ana Falú et ONU Femmes


